ORIGINES
Contrairement aux manifestations antérieures, qui étaient organisées par des organisations syndicales, ce mouvement est lancé et se développe initialement uniquement via le web, au travers de médias sociaux.
Le 29 mai 2018, une automobiliste originaire de, Priscilla Ludosky, lance une pétition en ligne pour réclamer une baisse des prix du carburant à la pompe, en ciblant en introduction la hausse de 7,6 centimes/litre pour le gazole et de 3,8 centimes/litre pour l’essence entrée en vigueur en janvier 2018 et l’importance des taxes rapportées au coût du produit. La pétition connait un succès rapide, atteignant 226 000 signatures le 25 octobre 2018 puis dépassant le million à la fin du mois de novembre suivant.
Le 10 octobre 2018, deux chauffeurs routiers de Seine-et-Marne, Éric Drouet et Bruno Lefevre, lancent sur un appel au « blocage national contre la hausse du carburant » le 17 novembre 2018. Cette idée est reprise par d’autres protagonistes, qui prônent des blocages de routes et rond-points dans divers départements français.
PREMIERES ACTIONS
Le 9 novembre 2018, lors de la venue du président de la République dans la Somme, à l’occasion des cérémonies de commémoration de l’armistice 1918, quelques manifestants liés au mouvement des Gilets jaunes tentent de rencontrer Emmanuel Macron, mais ils sont refoulés par la police assurant la sécurité du chef de l’État. Les 10 et 15 novembre 2018, des militants rattachés au mouvement décident de bloquer symboliquement un rond-point au Neubourg, dans le département de l’Eure.
Le 15 novembre, une « opération péage gratuit » est organisée dans la région de Pau, en plus d’une opération escargot sur la rocade qui s’est terminée par l’occupation de la barrière de péage de l’autoroute A64.
DEPUIS LE 17 NOVEMBRE
Le mouvement se structure sur tout le térritoire national, ponctué de grandes manifestations dans les grandes villes chaque samedi.
Sociologiquement, les manifestants sont principalement issus des villes périphériques et de la ruralité, et représentent les classes moyennes, ouvriers, petits salariés, indépendants et retraités, se sentant méprisés par des élites urbaines qu’ils estiment déconnectées des territoires.
Sa spontanéité, l’absence d’encadrement partisan et de structure ont fait que le mouvement, en grande partie provincial et rural, a été analysé comme un mouvement de colère populaire dû à une fiscalité jugée injuste ou mal répartie.
REVENDICATIONS
Selon des manifestants, les revendications ne concernent pas uniquement le prix des carburants, mais aussi le prix des péages, du contrôle technique des véhicules, des mesures défavorables aux automobilistes, et parfois la CSG, les retraites et l’éducation.
Les manifestations des Gilets jaunes révèlent aussi une critique de certains médias, souvent accusés de « pensée unique » et de « connivence » avec les élites.
Des manifestants appellent à la démission du président Emmanuel Macron.
Le mouvement des gilets jaunes est la cristallisation d’un mécontentement massif des français sur le pouvoir d’achat, dont le révélateur est le prix des carburants.
Le 29 novembre 2018, une délégation de huit Gilets jaunes, désignés dans l’urgence et à titre provisoire par 44 animateurs du mouvement, communique une quarantaine de revendications, dans le domaine des transports (fin des hausses des taxes sur le carburant automobile, mise en place d’une taxe sur le fuel maritime et le kérosène) et en matière sociale (augmentation du SMIC à 1 300 euros, retour à l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans, abandon de l’impôt retenu à la source), sociétale ou encore institutionnelle.
CONVERGENCE REVENDICATIVE AVEC LA CGT
Le mot pouvoir d’achat ne représente plus grand chose aujourd’hui, il faut plutôt parler de « reste à vivre ». Une fois tout payé le constat de ce qu’il « reste à vivre » a fondu comme neige au soleil, voire qu’il passe en dessous de zéro pour beaucoup.
Les gilets jaunes tout comme la CGT, dénoncent les réformes du gouvernement, notamment :
- la précarisation de l’emploi,
- les mirifiques cadeaux aux entreprises,
- la casse du code du travail
- les ahurissants cadeaux fiscaux.
Alors la CGT revendique :
- L’ augmentation du SMIC, et du point d’indice des fonctionnaires.
- L’augmentation des pensions de retraite.
- La prise en charge des frais de transport par les entreprises.
- Le rétablissement de l’ISF.
- La TVA à 5,5 % pour les produits de première nécessité.
- L’arrêt des baisses des cotisations sociales qui sont un salaire différé.
Le mouvement des « gilets jaunes » exprime depuis le 17 novembre dernier, le ras-le-bol d’un peuple qui n’en peut plus d’être taxé, humilié, exploité, méprisé par un pouvoir toujours plus distant de sa réalité.
Nous n’attendrons plus que la solution vienne d’en haut. Les directions politiques, financières, et industrielles qui gouvernent aujourd’hui notre pays seront toujours incapables de résoudre à notre place des problématiques sociales et environnementales que bien souvent elles n’entendent et ne voient même pas.
La solution est en nous-même, en nous les travailleurs, les chômeurs, les retraités, de toutes origines et de toutes couleurs.
RECUPERATION OU CONVERGENCE DES LUTTES ?
Aujourd’hui de nombreuses voix expriment la nécéssité de converger dans un mouvement unitaire autour des revendications. Les lycéens rentrent dans la bataille et certains syndicats et associations n’attendent plus que les ordres arrivent d’en haut et appellent au rasssemblement et au soutien.
Les gilets jaunes comptent dans leurs rangs des syndicalistes depuis le début. Nous avons respecté l’autonomie et l’autodétermination de ce mouvement, nous continuerons à le faire afin d’éviter toutes contradictions liées à la récupération, même si le socle revendicatif converge de plus en plus.
Toutefois, nous ne pouvons rester muêt face aux réponses en total décallage du gouvernement.
C’est pourquoi la CGT CD34 prendra ses responsabilités en appelant au rassemblement des gilets jaunes partout sur le térritoire ou dans les manifestations.