Le 6 juillet dernier, lors d’une « conférence salariale », la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Amélie de Montchalin a une nouvelle fois exclu toute hausse du point d’indice des agents des trois fonctions publiques (État, territoriale et hospitalière).
Elle s’est contentée de quelques mesures symboliques, comme la prise en charge par les employeurs publics d’une partie du coût des complémentaires santé des agents, qu’ils assumaient seuls jusqu’à présent.
Elle a aussi annoncé la prolongation en 2022 de la revalorisation du traitement des agents de catégorie C au niveau du Smic, ainsi qu’un budget de 30 millions d’euros pour réduire les écarts salariaux notamment entre hommes et femmes.
Ces mesures sont loin de toucher les 5 millions d’agents de la fonction publique, comme le ferait une revalorisation du point d’indice.
Essentiel dans le calcul de la rémunération des fonctionnaires, le point d’indice sert à calculer leur salaire brut. Pour faire varier ce salaire brut, l’État peut augmenter le point d’indice. Ce fut le cas pendant de longues périodes, où sa valeur suivait strictement l’inflation.
La valeur du point d’indice n’a quasiment pas augmenté depuis plus de dix ans.
Alors que le coût de la vie a, lui, explosé, ce gel de la valeur du point d’indice a conduit à une perte de pouvoir d’achat des fonctionnaires.
Au-delà des agents directement concernés, ce sont aussi de nouvelles vocations qui sont dissuadées par des salaires de moins en moins attractifs.
Selon un baromètre réalisé par le groupe Randstad en partenariat avec Villes de France, l’Assemblée des communautés de France et la Gazette des Communes, 39 % des employeurs territoriaux disent éprouver des difficultés à attirer des candidats, la rémunération apparaissant comme un frein pour 59 % d’entre eux.
Une mesurette > Barèmes de traitement annoncés pour 2022
Suite à l’augmentation du SMIC, le décret n° 2021-1270 du 29 septembre 2021 fixe à compter du 1er octobre 2021 le minimum de traitement à l’indice majoré 340 correspondant à l’indice brut 367.
A compter de cette date, les agents occupant un emploi doté d’un indice majoré inférieur à 340 percevront le traitement afférent à l’indice majoré 340 (indice brut 367).
Cela impacte :
• Les 6 premiers échelons de l’échelle C1,
• Les 4 premiers échelons de l’échelle C2,
• Les 3 premiers échelons du grade d’agent de maîtrise.
Il s’agit ainsi d’une simple augmentation de l’indice minimum de traitement et non une modification des grilles indiciaires, qui pour le moment ne sont pas modifiées.
Ci-joint les barèmes de traitement pour 2022.
La hausse du point d’indice est l’unique levier permettant d’augmenter le traitement de tous les agents de façon égalitaire.
Le point d’indice de la Fonction publique détermine la rémunération des fonctionnaires. En moyenne, il représente plus de 80 % du salaire des agents de la Fonction publique.
La valeur actuelle du point d’indice est de 4,68603 € bruts.
Le traitement indiciaire est calculé en multipliant l’indice majoré (variable selon le grade et l’échelon du fonctionnaire) par le point d’indice.
La CGT revendique :
une revalorisation immédiate du point d’indice et un plan de rattrapage des pertes accumulées ;
la valeur du point comme élément essentiel du traitement et du calcul de la retraite ;
un minimum de rémunération à 2000 € mensuels bruts ;
l’intégration des primes dans la grille pour mettre fin aux inégalités entre agents et entre collectivités ;
l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
Télécharger grille_de_salaire_categorie_a_1er_janvier_2022 (pdf)
Télécharger grille_de_salaire_categorie_b_1er_janvier_2022 (pdf)
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